L’ex-junte birmane prépare l’arrivée du premier gouvernement démocratique

Le président birman a salué jeudi la «victoire» de la démocratie, avec la prise de fonction d’un nouveau parlement majoritairement dominé par les partisans de l’opposante Aung San Suu Kyi, après avoir affronté la junte pendant quarante ans.
Les Birmans peinent encore à y croire.
Après avoir régner durant cinquante ans, sur le pays, le Myanmar commence à établir le premier gouvernement démocratique depuis des dizaines d’années. Ce qui montre que la transition est effectivement en marche, le président sortant, Thein Sein, a apprécié, jeudi, la «victoire» de la démocratie, avec la prise de fonction immédiate d’un nouveau parlement comprenant majoritairement les partisans de l’opposante Aung San Suu Kyi, après avoir remporté les législatives de novembre. Pourtant, les militaires ont pris soin de se protéger et resteront une force inévitable à l’avenir.
«Malgré les embarras et les défis, nous avons réussi à accomplir un changement démocratique. C’est un succès pour tout le peuple», a lancé le président Thein Sein face au parlement sortant. Depuis le vote massif de novembre 2015 offrant la victoire à la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) d’Aung San Suu Kyi, les discussions entre celle-ci et le pouvoir sortant sont intensives en coulisses. L’opposante n’a pas voulu une déclaration inopportune, préférant la discrétion depuis près de trois mois, pour arranger le pouvoir sortant.
Ce pouvoir est toujours dominé par les militaires, avec à leur tête, Thein Sein, un ancien général et dernier premier ministre de la junte auto dissoute en 2011. Avant que les résultats définitifs, ne soient annoncés, il avait accepté la victoire d’Aung San Suu Kyi, qui a mené la vie dure à la junte provoquant l’isolation du pays du reste du monde de 1962 à 2011. «Comme tout le monde le sait, pendant plus de cinquante ans, nous n’étions pas un pays démocratique et multipartite», a poursuivi le président Thein Sein, dans une atténuation.
La discrétion d’Aung San Suu Kyi
Le nouveau parlement, dans lequel les militaires ont conservé un quart des sièges, se réunira pour la première fois, lundi prochain, avant de choisir dans les semaines prochaines le nouveau président birman. Une loi de la constitution ne permet pas à Aung San Suu Kyi de devenir Présidente, car elle a deux enfants de nationalité britannique. À la fin, son parti compte faire adopter une loi qui permettra à «Daw Suu» de devenir présidente. Mais celle-ci s’est assurer à ne pas bousculer ses vieux gardiens. Elle avait indiqué avant le vote qu’elle dirigerait le pays en se mettant au-dessus du président.